Recent Posts

Wednesday, July 24, 2013

Stomatologie

Histoire La spécificité de l’acte clinique par Jacques -Marie MERCIER

La grande variété des pathologies rencontrées en Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie donne à l’acte clinique de multiples facettes.
Cependant, l’essence même de la discipline étant basée sur la connaissance du système stomato-gnathique (de stoma=bouche et gnathos=mâchoire) élément fondamental de la manducation, deux particularités prédominent :
- l’examen clinique endo-buccal ;
- l’évaluation du squelette facial.

L’examen endo-buccal
 
C’est incontestablement l’examen clinique de référence en Stomatologie. Première
approche des voies aéro-digestives supérieures, l’examen endo-buccal apporte des éléments
déterminants dans le diagnostic des pathologies organiques et fonctionnelles locales ou
systémiques.
La richesse des indications susceptibles d’être fournies par un tel examen, tant d’un point
de vue strictement médical que chirurgical ou encore en matière de prévention de santé
publique, dans tous les âges de la vie, lui confère une importance capitale.
• L’examen statique des muqueuses tapissant les différents éléments anatomiques de la cavité
buccale a un intérêt :

- dans le diagnostic des gingivites et stomatites dont certaines sont d’origine purement
locales, et d’autres le reflet d’une pathologie systémique. C’est le vaste domaine de la
pathologie dermatologique de la muqueuse buccale où les facteurs locaux, proprement
stomatologiques sont souvent méconnus des autres disciplines ;
- dans la différenciation des lésions malignes ou potentiellement malignes de petites
tailles, des autres lésions, et dont on connaît la gravité du retard du diagnostic ;
- dans les atteintes du parodonte ou parodontopathies dont les causes, multiples, peuvent
mettre en péril la pérennité des dents.

Langue, plancher de la bouche, gencive, face interne des joues, voûte palatine et voile du
palais doivent être examinés soigneusement et palpés.
La denture (ou dentition) lactéale (temporaire) ou définitive (permanente) selon l’âge
du patient fait également partie intégrante de l’examen endobuccal.
Établir une cartographie dentaire (dents absentes, dévitalisées, prothétiques, cariées) avec
l’aide de la radiographie. Il faut avertir le patient des risques évolutifs notamment infectieux
ou de perte dentaire, de la nécessité de réaliser des soins appropriés, l’informer sur les
possibilités de remplacement. Tout ceci constitue un acte de prévention en matière de Santé
publique et d’économie de la Santé.




• L’examen dynamique est concomitant au précédent:
Il permet d’apprécier :
- l’évaluation de la fonction manducatrice qui comprend l’appréciation et la mesure de
l’ouverture buccale, des fonctions canines (latéralité mandibulaire), de la fonction
incisive (propulsion mandibulaire) dont on connaît le retentissement sur la fonction
articulaire de l’articulation temporo-mandibulaire, et enfin de l’occlusion dentaire ;
- les troubles de l’articulé dentaire (ou occlusion dentaire) sont très fréquents dans la
population. C’est une des causes les plus fréquentes de consultation.
Certains d’entre eux d’origine purement dento-alvéolaire peuvent être traités par un
traitement orthodontique.
D’autres sont le reflet d’un mauvais équilibre squelettique facial (dysmorphose dentosquelettique)
et sont accessibles sur le plan thérapeutique, à partir de 12 ans, uniquement
à la chirurgie orthognathique (ou chirurgie orthopédique des maxillaires).
Il est classique de dire qu’un sujet ayant une occlusion dentaire normale sans traitement
orthodontique présente habituellement un équilibre facial dento-squelettique satisfaisant;
- la posture, le volume de la langue et sa mobilité, sa position lors de la déglutition et de la phonation sont des éléments qu’il faut prendre en compte dans le diagnostic de cette
dysmorphose dans la mesure où ils peuvent avoir une responsabilité dans la constitution
de cette dysmorphose.

Cet examen dynamique est indispensable dans l’appréciation des Dysfonctions de l’appareil
manducateur (DAM), pathologie très fréquente, d’origine plurifactorielle concernant des
patients au nomadisme médical abondant et qui arrivent souvent découragés dans nos
consultations après une batterie d’examens complémentaires souvent aussi inutiles que coûteux.


L’examen du squelette facial

Charpente osseuse de la face, s’étendant du bord supra orbitaire au bord basilaire de la
mandibule, le squelette facial peut être le siège de nombreuses pathologies, infectieuses,
traumatiques, tumorales bénignes ou malignes, congénitales ou acquises.
! Ses relations intimes avec le squelette crânien, la charnière cranio-rachidienne et le
rachis cervical font que le développement de l’un influe sur le développement de l’autre et

réciproquement d’où l’intérêt de l’étude posturale cranio-facio cervicale et des anomalies
pouvant la perturber.
La nature embryologique membraneuse du tissu osseux cranio-facial, la multiplicité des
pièces squelettiques séparées par des sutures elles-mêmes membraneuses et le particularisme
des unités squelettiques existant au sein même de ces pièces squelettiques confèrent au
squelette facial une plasticité morphogénétique dépendante des fonctions oro-faciales
(manducation, ventilation, déglutition, phonation) et en même temps un pouvoir réparateur
qui lui est propre.
Par ailleurs, ces confins cranio-faciaux sont souvent concernés dans le domaine
traumatologique. Les dislocations orbito-naso frontales en représentent l’aspect le plus typique
et la recherche d’une brèche osteo-durale se devra d’être systématique.
! Intimité relationnelle également entre dents et squelette facial :
- l’importance des premières dans le développement du second est bien illustrée dans les
agénésies ou les pertes précoces des dents permanentes.
- cellulites, sinusites maxillaires, ostéites, infections à distance, retard de consolidation,
pseudarthrose, ostéoradionécrose ont la plupart du temps une origine dentaire. Certaines

de ces infections peuvent avoir une évolution dramatique voire fatale, qu’une action
préventive bien conduite permet dans bien des cas d’éviter.
- il faut rappeler aussi le rôle fondamental de l’examen de l’occlusion dentaire dont la
normalité traduit le bon équilibre squelettique facial. Toute malocclusion d’origine
basale squelettique est le reflet d’une dysmorphose faciale au retentissement fonctionnel
et esthétique susceptible d’avoir un impact psychologique majeur. La solution pouvant
être soit orthopédique soit chirurgicale selon l’âge et l’importance de la déformation
osseuse.
- cette même perturbation occlusale, par son caractère récent, brutal, traumatique est le
témoin quasi indiscutable d’une fracture sous-jacente, dento-alvéolaire ou des maxillaires.
L’examen du squelette facial ne saurait se limiter à cette relation avec le système dentoalvéolaire.
La traumatologie orbitaire et nasale est une constante de la Chirurgie maxillofaciale
au même titre que la malformation congénitale.
! Intimité, enfin, avec les tissus mous de la face.
Nous avons vu précédemment le rôle clinique de l’enveloppe muqueuse entourant les éléments constitutifs de la cavité buccale. De la même manière, il existe une inter dépendance
évidente entre le squelette et l’enveloppe cutanéo-musculaire de la face.
Hormis la propension à l’oedème survenant dans un contexte traumatique effaçant, du
même coup, toute appréciation de l’état squelettique sous-jacent, toute déformation squelettique
faciale apparaît de façon plus ou moins flagrante à l’examen clinique de la face soit directement
à la vue, soit de façon palpable.
La référence à des critères de normalité (symétrie, proportionnalité…) bien établis, tout
en respectant les caractéristiques propres à chaque individu, est la base de tout examen
clinique.

Inversement, l’atteinte des tissus mous (congénitale ou acquise) a des conséquences sur
le développement du squelette facial et entre de ce fait dans le champ d’action du chirurgien
maxillo-facial.




Examen facial étendu



Au-delà des spécificités étymologiques de l’examen clinique en Stomatologie, l’évolution
de nos sociétés centrées sur l’esthétique faciale, la mise à disposition de nouveaux moyens
diagnostiques et thérapeutiques destinés à améliorer la prise en charge de pathologies plus
complexes a entraîné l’apparition de la Chirurgie maxillo-faciale sur les mêmes bases que la
Stomatologie dont elle est indissociable.
De ce fait, la spécificité de l’examen clinique s’étend à l’extrémité céphalique tout entière
hormis l’encéphale et les organes sensoriels que sont l’oeil, l’oreille et le larynx, champ d’action
d’autres disciplines.
Selon la symptomatologie, la plainte ou la demande du patient, l’examen clinique
s’intéressera à l’ensemble des téguments de la face et du cou, aux aires ganglionnaires, aux
glandes salivaires, au système neuro-musculaire ou vasculaire et parfois dans une démarche
pluridisciplinaire afin de donner au patient les meill
eures chances d’un bon résultat.

0 comments:

Post a Comment